Quatrième de couverture : Elle fuit. Elle fuit l’homme chien. Elle trotte comme un poulain pour qu’il ne la rattrape pas, aussi pour fabriquer la peinture des fresques du dedans. Elle voudrait la folie mais elle ne vient pas. Toucher le mur du fond, le Nord du Monde, se cramer dans la lumière, le jour, la nuit, effacer, crier et ne plus se reconnaître. Sur la route, il y a Monsieur Pierre, il y a la Flaish, il y a les habitants des parcs, il y a Andrée, il y a les Polonais, Elan, Vince et Piort, et aussi Rommetweit, les Allemands, les Denant. Il y a Isaac, neuf ans environ. Et il y a les limites.
Mon Avis : Un phrasé court, fiévreux. Entre poésie et exercice de style .
Rétrospectivement, la couverture dit déjà beaucoup de chose. Elle situe la géographie espérée, au nord, toujours plus au nord. Elle dit le chemin accidenté qui monte vers le bout du monde. Elle dit enfin et surtout la faille qui traverse celle qui nous raconte son périple, sa fuite.
Un voyage troublant, vénéneux, à l’écriture sur le fil sans cesse en déséquilibre, poétique et charnelle.
Nathalie Yot explore la perte des repères avec audace et une douceur enivrante.
La maternité, l’un des sujets centraux du livre, est poussée à son paroxysme, jusqu’au tabou. La morale se dissous jusqu’à l’amoralité (je n’ai pas dit immoralité ). A propos de la morale, Léo Ferré, un autre poète, disait : « l’emmerdant avec la moral, c’est que c’est toujours celle des autres. ». L’auteure percute la notre, aux limites du monde, aux limites de l’acceptable, basculant sa narratrice dans une folie rédemptrice vierge de toute convenance.
Une histoire troublante qui exige de la personne qui lit un pas de côté, un léger déplacement de regard.
Un livre pour les amoureux de belle littérature.
Titre : Le nord du monde
Auteur : Nathalie Yo
Éditions : la contre allée
Date de parution : 20/08/2018
Nbr de pages : 152
Prix : 16€