
Par l’éditeur : Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu’au jour où son chemin croise celui d’un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l’épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n’aura alors cesse d’enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.
Mon Avis : Une empreinte est une trace inscrite de façon durable. Techniquement, c’est une marque, une reproduction, en négatif.
Alexandria Marzano-Lesnevich ne pourrait être plus opposée qu’au sujet de départ de son livre, Rick Langley. Cet homme qui avoua le meurtre d’un enfant de 6 ans, Jeremy Guillory qui vivait avec sa mère à quelques maisons de son meurtrier. Cet homme qui avait déjà agresser sexuellement d’autres enfants et avait passé quelques année en prison pour cela.
Alexandria Marzano-Lesnevich est le négatif de son sujet, elle qui subit les violences sexuelles de son grand-père.
Tout commence lorsqu’à 25 ans, stagiaire dans un cabinet d’avocats durant ces études de droit, elle voit la vidéo, tournée dix ans plus tôt, où Rick langley avoue son crime. La jeune femme, depuis toujours opposée à la peine de mort, éprouve alors une haine pour cet homme qui la conduit à souhaiter son exécution. Les souvenirs de sa propre enfance remontent.
Au lieu de se laisser submerger par la haine comme n’importe quel électeur de Trump, elle va tenter de comprendre.
Le livre entremêle son enquête sur la vie du meurtrier et ses propres souvenirs. Elle va chercher l’homme derrière l’assassin, essayer de comprendre le silence autour de sa propre histoire. En découle un récit puissant, à la frontière de l’investigation littéraire, du narrative non fiction comme on dit, et de la biographie, forme de catharsis, de récit réparateur.
C’est surtout un vigoureux plaidoyer contre les violences faites aux enfants, une réflexion éblouissante sur le poids du silence de ceux qui auraient pu, l’impossible pardon, la nécessaire sauvegarde de son humanité, la complexité profonde des actions humaines. L’auteure se garde de tout jugement, ne prétend pas apporter de réponse mais nous oblige à la réflexion, au recul.
Je ne vous cache pas que le livre est parfois dur à lire, même si Alexandria Marzano-Lesnevich réussi à éviter tout racolage et tout voyeurisme. Les faits relatés sont d’autant plus difficile à lire parfois que l’on sait qu’ils sont vrais. Un livre pudique mais direct, qui mérite amplement tous les éloges qui lui ont été fait.
Un livre qui laissera une trace, son empreinte.
Titre : L’empreinte
Auteur : Alexandria Marzano-Lesnevich
Traduit de l’anglais par : Héloïse Esquié
Éditions : Sonatine
Date de parution : 10/01/2019
Nbr de pages : 480
Prix : 22€